La joueuse de go - Shan Sa
Shan Sa (France, origine chinoise) - La joueuse de go - 9/10
Superbe roman, entre deux personnages évidemment différents: l'une, mandchoue, la joueuse de go. A peine sortie de l'adolescence, elle découvre l'amour entre deux adolescents riches et révolutionnaires. L'autre, le soldat japonais, l'envahisseur, l'espion solitaire qui l'affronte au jeu de go, se défoule chez les prostituées. Rien ne les approche à priori si ce n'est cette interminable partie de go.
Le style est simple, très poétique; l'histoire construite en petits chapitres où l'un et l'autre protagonistes nous donne son point de vue, sa vision de l'histoire parfois différente, parfois semblable. Il est difficile de s'arrêtre tant ce roman est habile, plein de rebondissements, et l'envie d'en savoir plus est là, bien présente.
Et cette finale, magistrale, tragique comme on peut s'attendre au vu de l'Histoire (avec un grand H) de cette région, de ce peuple.
Bravo pour cette oeuvre magnifique!
Les autres romans de Shan Sa sont, bien sur, sur ma LAL: Porte de la paix céleste, son premier roman en langue française, Les Quatre vies du saule, Impératrice, Les Conspirateurs, Alexandre et Alestria.
La joueuse de go a été lue aussi chez Majanissa - Kalistina - Lancelot - BMR/MAM
Porte de la paix céleste chez BMR/MAM
4ème de couverture:
Depuis 1931, le dernier empereur de Chine règne sans pouvoir sur la Mandchourie occupée par l'armée japonaise. Alors que l'aristocratie tente d'oublier dans de vaines distractions la guerre et ses cruautés, une lycéenne de seize ans joue au go. Place des Mille Vents, ses mains infaillibles manipulent les pions. Mélancolique mais fiévreuse, elle rêve d'un autre destin. "Le bonheur est un combat d'encerclement." Sur le damier, elle bat tous ses prétendants. Mais la joueuse ignore encore son adversaire de demain: un officier japonais dur comme le métal, à peine plus âgé qu'elle, dévoué à l'utopie impérialiste. Ils s'affrontent, ils s'aiment, sans un geste, jusqu'au bout, tandis que la Chine vacille sous les coups de l'envahisseur, qui tue, pille, torture.
La neige tombe. Les bannières d'un clan mandchou claquent au vent. Shan Sa laisse ses personnages si poignants mener la guerre comme au go. "Pourquoi cette violence insensée? Comment mon peuple, cent fois supérieur en nombre, s'est-il laissé massacrer?" demande l'auteur. Comment peut-on aimer son bourreau?
Shan Sa est née à Pékin en 1972. Romancière, elle est l'auteur de Porte de la Paix céleste (1977, bourse Goncourt du Premier roman) et des Quatre Vies du saule (Grasset, 1999, Prix Cazes).
Prix Goncourt des lycéens 2001.
Grasset - 2001 - 343 pages - ISBN 2702847497